C’est un grand ponte dans le domaine de l’architecture liturgique qui a été choisi pour mener à bien ce nouveau projet à la cathédrale Saint-Théodorit d’Uzès : la création d’un nouvel autel qui remplacera l’actuel en bois. «Celui que nous avons date d’il y a plus de cinquante ans, installé en urgence au lendemain de la réforme liturgique du Concile Vatican II», rappelle le père Bastidon, archiprêtre de la cathédrale d’Uzès.
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En effet, face à l’abandon de la célébration sur le maître-autel, un autre provisoire en bois ordinaire avait été réalisé, permettant la célébration de la messe «face au peuple» et non pas de dos. Ce qui explique à l’heure actuelle la présence de deux autels.
“Il faut que tous les Uzétiens s'approprient leur bien”
Plusieurs décennies après, «nous redécouvrons un regain d’intérêt pour la liturgie en prenant en compte l’aspect du lieu», poursuit l’homme de religion. Il ajoute qu’il n’existe aucune trace artistique du XXe siècle dans cet édifice qui porte pourtant en lui «l’histoire des siècles» et des croyants qui l’ont construit. Érigé en 1090, il a été reconstruit en 1637 et modifié au XIXe siècle.
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Plusieurs de ses prédécesseurs ont réfléchi à l’aménagement du chœur pour le rendre conforme aux normes liturgiques mais aucune idée n’avait abouti. Le père Bastidon, très sensible à l’art sacré, a tout de suite pensé à Goudji, sculpteur géorgien qui aujourd’hui vit à Paris. «Nous sommes allés le rencontrer et lui avons présenté le projet avec MgrBrouwet, évêque de Nîmes, Uzès et Alès».
“Goudji s’est fait un nom à partir de rien”
Dans un second temps, le sculpteur s’est lui-même rendu à la cathédrale pour visualiser ce que pourrait être ce projet ambitieux. Conquis, il a commencé son travail dont on ne peut quantifier la durée avec précision, tant la tâche est vertigineuse. «C’est très impressionnant de voir naître le génie chez quelqu’un. Goudji s’est fait un nom à partir de rien...». L’artiste est un des seuls spécialistes en art sacré sur le territoire, d’où une fois de plus ce choix.
Un autel en pierre de bourgogne pour Uzès
Le projet ne s’arrêtera pas à l’autel, puisqu’il englobe l’ambon (pupitre réservé pour les lectures), la croix, les six chandeliers et le siège de présidence. Le mobilier sera en majorité composé de pierre de Bourgogne, excepté les chandeliers, la croix et la colonne située sur l’ambon qui eux seront en argent. «C’est un élément central pour les chrétiens mais aussi pour tous les Uzétiens au titre du patrimoine».
Le coût du projet s’élèverait à 150 000 €.
Le projet de tous les Uzétiens
Une souscription pour participer au financement du projet a été lancée auprès des habitants d'Uzès. «Les dons commencent à arriver, c'est très émouvant de recevoir les premières enveloppes», annonce le père Bastidon. Selon ce dernier, le projet est aussi l'occasion de valoriser la cathédrale, où l'art contemporain trouve sa place dans un lieu emblématique de la ville. «C'est très important pour les paroissiens mais aussi pour les Uzétiens. Le patrimoine sera enrichi. Il faut que tous les Uzétiens s'approprient leur bien», poursuit-il. Pour participer, il faut se rendre sur www.cathedrale-uzes.fr puis remplir le bulletin joint et l'expédier ou le déposer au secrétariat paroissal au 3, place de l'Êvéché à Uzès.