La der’ des ders’... avant la rentrée. Finalement, le dernier conseil communautaire avant la pause estivale de la Communauté de communes Pays d’Uzès (CCPU) s’est tenu ce lundi 11 juillet 2022. À l’ordre du jour, 18 points à débattre dans une chaleur étouffante que quelques malheureux ventilateurs tentaient de combattre.
Ainsi, la majorité des délibérations a été votée à l’unanimité, notamment celles portant sur des fonds de concours pour les communes de Flaux et de Pougnadoresse. Ces deux points ont permis d’octroyer respectivement 1 500 € et 9 429 € à ces deux communes dans le cadre du Plan climat. Dans le cas de Flaux, cette somme servira à installer des systèmes de type batardeaux qui protégeront le village en cas de pluies de très forte intensité. La commune de Pougnadoresse a pour projet la rénovation énergétique de sa mairie par le remplacement des menuiseries, l’isolation des combles et l’installation d’une climatisation réversible. Deux projets salués par Fabrice Verdier, président de la CCPU, qui a souligné la nécessité de poursuivre l’isolation thermique des bâtiments de la collectivité tout en anticipant l’augmentation certaine des coûts de l’énergie.
Conseil communautaire Pays d'Uzès : Les travaux écolo du siège font débat
En outre, une subvention exceptionnelle de 30 000 € à destination des laboratoires Gravier a également été votée par l’ensemble des élus. « 80 emplois vont rester sur notre territoire, se félicite Fabrice Verdier. Il nous fallait convaincre l’entreprise de rester en Uzège car d’autres agglomérations "amies" mais néanmoins concurrentes étaient intéressées ». Cette subvention permettra d’aider à sa réinstallation l’entreprise lussanaise ravagée par un incendie en 2021.
Le déploiement du Projet alimentaire territorial a également été abordé. Il va être demandé au Conseil départemental de financer deux actions dans le cadre de ce projet pour un montant de 12 162 €, soit 20% du montant total.
Enfin, la CCPU va préempter une cave coopérative des vignerons de Saint-Maurice, sur la commune de Saint-Siffret.
« C’est un bien dans son jus et la commune a eu la possibilité de l’acquérir mais on a décidé de transférer le droit de préemption. On se dit que la collectivité a les reins plus solides que la commune qui n’a pas projet à proposer », avance la première adjointe de Saint-Siffret, Nathalie Fabié. L’occasion pour la collectivité de reconquérir et d’acquérir une nouvelle friche industrielle, notamment grâce aux aides de l’État et de la région Occitanie.
Vifs débats
Mais Fabrice Verdier et le conseil avaient gardé le meilleur pour la fin : le rapport de la chambre régionale des comptes Occitanie pour les exercices 2015 et suivants. Dans ce rapport de 104 pages, la Chambre appuie sur la bonne santé financière de la collectivité tout en la mettant en garde, notamment concernant sa capacité d’autofinancement qui risque de se réduire ces prochaines années. « La mise en service d’équipements générateurs de charges d’exploitation (Ombrière, en 2021, puis la piscine intercommunale) pourrait dégrader son cycle de gestion courante et limiter à l’avenir l’autofinancement disponible et sa capacité d’emprunter », souligne la synthèse du rapport.
CCPU : « Un budget quasi unanime »
De leur côté, les élus de l’opposition n’ont pas mâché leurs mots. « Je ne suis pas non plus très fier de voir écrit que notre Communauté de communes n’a pas respecté les règles en matière de commande publique » a indiqué Christophe Cavard, sans cacher sa gêne. Pour sa part, Lydie Defos du Rau a également pointé du doigt des recrutements et des marchés publics « entachés d’illégalité » en interpellant sur ces questions Jean-Luc Chapon, président de la communauté de communes à l’époque. « Chacun peut tirer ce qu’il veut du rapport. Il y a de bonnes choses et d’autres à revoir. Il faut en tirer les conséquences », a calmement rétorqué le premier édile de la cité ducale. « C’est facile de souligner le négatif », renchérit le président de la CCPU qui a appelé à créer un pacte financier et fiscal afin que toutes les communes participent à financer des infrastructures utilisées par les administrés, sans trop déstabiliser leurs budgets.
Mais le mot de la fin revient au maire de Saint-Dézéry, Bernard Dailcroix : « Pour un maire comme moi, qui débute dans la fonction, ce rapport est indispensable. Même si je ne suis pas sûr d’être très fier de ce que je lis, ce rapport est l’analyse du passé. L’espoir est que le futur réponde aux critiques formulées ». Une réflexion qui résonnera peut-être dans l’avenir...