L’assemblée départementale gardoise s’est réunie en séance plénière début janvier pour voter son budget primitif (BP) 2023 d’un montant total de 1 217 177 390,81€ dont 957 054 262,08€ en fonctionnement et 260 123 128,73€ en investissement. Voté à la majorité, il est présenté comme «ambitieux et maîtrisé. Grâce à une gestion rationnelle de nos finances, avec des efforts pour contenir nos dépenses, nous avons pu moderniser et renforcer le service public, investir dans les chantiers structurant et réduire la part de la dette du Département», estime la présidente du Conseil départemental, Françoise Laurent-Perrigot, qui évoque une «situation budgétaire saine».
"Ce budget primitif vise à renforcer l’investissement pour les infrastructures et les services pour les habitants, notamment sur la transition énergétique, les collèges, les routes, les barrages, l’aide aux collectivités et aux établissements sociaux et médico-sociaux», estime la présidente du Conseil départemental, Françoise Laurent-Perrigot.
Trois axes prioritaires pour le budget du Gard en 2023
Ce budget primitif est accordé en trois axes, comprenant 22 engagements chiffrés.
Le premier consiste à «Soutenir et accompagner tous ceux qui en ont besoin», avec 546 millions d'euros alloués. Cela passera notamment par l’accompagnement des personnes âgées et l’inclusion de celles atteintes de handicap (220 millions d’euros) ; l’insertion (197 millions d’euros) ; le soutien aux parents et aux enfants (77 millions d’euros) ; ou encore le logement (10 millions d’euros).
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Le second axe vise à «Protéger notre santé et notre qualité de vie» pour un budget de 115 millions d’euros. Cette partie inclut le développement d’une agriculture durable et d’une alimentation de qualité (839 758 €) ; la lute contre les risques (60,9 millions d’euros) ;
la transition écologique (21 millions d’euros) ; l’aménagement du territoire par les soutiens aux dynamiques territoriales (13,8 millions d’euros) ;
le tourisme (3,46 millions d’euros) ; la culture (5,82 millions d’euros) ; le développement de la lecture publique (235 200 €) ; ainsi que le sport (6,27 millions d’euros).
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Le dernier axe est nommé «Relier les personnes et les territoires» et dispose d’un budget de 70 millions d’euros. Il englobe l’amélioration de la circulation et des déplacements (53,9 millions d’euros) ; le soutien à la vie associative (6,7 millions d’euros) ; le soutien aux services de proximité (6,9 millions d’euros) ; ou enfin l’accès au très haut débit (450 000 €).
Enfin, 486 millions d’euros sont alloués au fonctionnement des services publics départementaux (salaires, locaux, matériel, équipement...).
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L’année 2023 devrait voir la création de l’Agence départementale de l’habitat et du logement (ADHL) ; de la Maisons du conseil départemental ; l’accompagnement du Conseil départemental des jeunes et la modernisation du Centre sportif départemental de Méjannes-le-Clap.
Les différents groupes de l'assemblée appellent à aller plus loin dans l'investissement
Des commentaires ont été apportés par les présidents de groupes de l’assemblée, qui est composée des Socialistes et apparentés, présidés par Christophe Serre ; du Bon sens républicain, présidé par Valérie Meunier ; des Communistes, présidés par Christian Bastid ; de l’UDI, centre, indépendants, présidé pas Philippe Ribot ; de Territoire citoyen, présidé par Robert Crauste, ainsi que deux élus Rassemblement national.
Les interventions ont mis en exergue les conséquences de la crise en Ukraine, de l’inflation, les incertitudes sur les finances, avec un risque d’explosion des dépenses, surtout en énergie.
Valérie Meunier (le Bon républicain) a évoqué un budget «conforme au débat d’orientation», incluant la «nécessaire prise en charge des aînés, des jeunes, des personnes en situation de handicap». L’élue a néanmoins demandé comment le budget de fonctionnement suffira à financer les schémas et mettre en place les objectifs. Elle a aussi insisté sur la nécessité d’investir «pour continuer à œuvrer et soutenir l’activité locale. Bien que la prudence soit de mise, le Département se doit d’être aux côtés des Gardois, avec un projet durable beaucoup plus ambitieux pour notre territoire».
C’est ensuite Philippe Ribot (UDI, centre) qui a appelé à la prévoyance. Il met lui aussi au premier plan «l’importance de l’investissement pour préparer l’avenir», tout en notant des efforts sur les Ehpad, collèges, mobilités. Il a demandé des détails sur l’engagement de 400 000 € de plus prévus pour les mineurs non accompagnés. Enfin, il a profité de la délibération concernant l’Agence départementale de l’habitat pour souligner «la situation critique du logement dans le pays. Le Département doit prendre toute sa place dans ce combat. +430 000 € cette année, qu’en est-il exactement ? Nous espérons que la nouvelle Agence départementale de l’habitat et du logement sera demain un levier puissant pour lutter contre le mal logement».
Soutien des groupes alliés de la majorité départementale du Gard
Les trois représentants des groupes alliés de la majorité ont quant à eux loué ce budget primitif. «La proposition s’inscrit dans la continuité, avec des réponses sérieuses et concrètes, que la situation exige», affirme Robert Crauste (Territoire citoyen). Pour lui, les dépenses de fonctionnement permettront «d’être sur tous les fronts ouverts par l’inflation». Tout comme l’investissement, pour «poursuivre l’avancée des grands projets et accompagner les territoires dans les transitions».
Christian Bastid (groupe Communiste) a décrit un «budget sincère, équilibré et efficace pour les Gardois», avec une capacité d’investissement supérieure à l’an dernier qui répondra aux «quatre priorités : mobilité, santé, logement, environnement, là où l’État est faillant».
Enfin, Nathalie Nury (Républicain, socialiste et écologiste) constate un budget «offensif et séreux», qui «répond aux problèmes d’aujourd’hui et à l’avenir avec un investissement sans précédent», plaçant le Département en acteur majeur des solidarités sur le territoire. «Un budget du quotidien, pour toutes et tous».
Pour conclure, Christophe Serre (qui présidait la séance (Françoise Laurent-Perrigot, étant excusée), a répondu aux interventions. Il a rappelé qu’il faut faire face à l’augmentation des dépenses (ressources humaines, dépenses sociales, coûts de l’énergie), mais que «la situation saine permet de renforcer l’investissement». Il s’est voulu rassurant affirmant que des moyens seront mis à disposition en 2023 pour la mise en œuvre des schémas.
Ce budget primitif a été approuvé à la majorité avec deux oppositions des élus du RN et l’abstention des groupes UDI, centre et LR.