La découverte est "absolument majeure".Guilhem Fabre, qui a été géographe, archéologue, professeur d'université, directeur de recherches au CNRS, ne mâche pas ses mots. Lui qui a écrit avec Jean-Luc Fiches et Jean-Louis Paillet"L'Aqueduc de Nîmes et le Pont du Gard" n'a pas hésité longtemps lorsqu'il est contacté, fin octobre 2022, par Dominique et Vasco Vincent.
Découverte dans le champ de blé de Dominique Vincent
"Cela faisait un moment que j'accrochais la charrue à ce niveau du terrain. Et cette-fois, mon fils l'a réglée plus profond et j'ai attrapé la voûte, j'ai tout de suite compris qu'il y avait quelque chose", raconte Dominique Vincent. Il ne s'attendait pas pourtant à une telle découverte sur cette parcelle où il cultive du blé à l'entrée d'Uzès depuis 50 ans.
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L'Uzégeois contacte alors son ami Guihem Fabre qui évalue très vite la présence d'un aqueduc antique de 70cm de large sur au moins 170m de long.
L'origine antique de la découverte vite confirmée
"Nous avons pu rapidement confirmer l'origine antique de cet aqueduc grâce à la présence de mortier de tuileaux, qui est la signature des Gallo-romains", s'enthousiasme Guilhem Fabre. La Direction régionale des affaires culturelles (Drac) s'est rendue sur place, des analyses plus détaillées avec notamment une coupe complète, vont être faites et une personne sera nommée pour réaliser des relevés détaillés. "Une tranchée sera creusée pour regarder tout ce qu'il y a autour. Si des outils ou des poteries sont trouvés, cela permettra de donner une datation", explique le chercheur.
Avec les analyses, nous pourrons notamment savoir si cet aqueduc date de la même époque que l'aqueduc de Nîmes et le Pont du Gard, soit 50 après J.C.", explique l'archéologue Guilhem Fabre.
Un aqueduc secondaire à l'aqueduc de Nîmes ?
Les recherches devront aussi confirmer s'il s'agit bien d'un aqueduc annexe à celui de Nîmes. "Il faudra déterminer s'il capte sa source au Moulin neuf, à Saint-Siffret, pour relier Plantéry (soit environ 2,5km) pour être raccordé à l'aqueduc de Nîmes", détaille Guilhem Fabre, qui explique que de nombreuses hypothèses d'aqueducs secondaires ont été étudiées, notamment par Jean-Pierre Beaumont. Des questions auxquelles les spécialistes vont s'ateler à répondre. Une note paraîtra d'ores et déjà dans le prochain Bulletin de l'École antique de Nîmes.
Retrouvez les photos et l'article détaillé dans notre prochaine édition du Républicain d'Uzès, jeudi 9 février.