C’est une double exposition surprenante que présente Gaspard de Gouges au tiers-lieu Le 21. D’abord, une série de photographies intitulée Food waste qui représente des fruits et des légumes flottant dans la mer Méditerranée. « C’est une série qui fait la synthèse entre le paysage et la nature morte. Ce sont deux genres de la peinture qui ne se mélangent pas normalement car la nature morte s’intéresse au détail alors que le paysage s’ouvre sur le cosmos, commence le photographe et plasticien. J’ai décidé de jeter littéralement les légumes et les fruits à la mer, telle une allégorie du gaspillage alimentaire ».
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Tout ce qu’on voit sur cette série de clichés est une mise en scène, créée de façon totalement artisanale, sans aucun photomontage. « Je procède avec un table peinte en bleue, recouverte d’un voile synthétique sur lequel je place des maquettes ou des rochers naturels. L’arrière-plan, c’est un miroir qui reflète le ciel. Mon travail se fait en extérieur, à la lumière naturelle. Mon atelier, c’est mon jardin ». Si Gaspard de Gouges dévoile les techniques qui se cachent derrière ses clichés, c’est parce qu’il croit fermement « que les photos sont encore plus intéressantes quand on sait le travail qui se cache derrière ». Ces clichés permettent au photographe et plasticien de voyager de façon immobile et de rester en phase avec sa conscience écologique. « J’ai toujours été fasciné par les voyages, les îles, qui sont pour moi le symbole de l’utopie. Mais avec la vie familiale et les contraintes écologiques, je voyage beaucoup moins ».
Sur les traces d'Ulysse
Gaspard de Gouges expose également une seconde série de photos, rappelant quant à elle le périple d’Ulysse et sa terre d’origine, Ithaque. « En Grèce, les Municipalités se disputent le lieu d’origine d’Ulysse, l’endroit où se situait Ithaque, afin de faire venir les touristes, détaille l’artiste qui espère partir prochainement en résidence d’artiste à Ithaque même. Cette série, c’est comme si on faisait un voyage sur les traces d’Ulysse pour savoir d’où il venait vraiment ». Des photographies qui représentent les « rivages » des îles ioniennes, où l’on aperçoit parfois une embarcation, comme si le héros de l’Odyssée passait par là nous saluer de loin. Une quête, entreréalité et fiction, de la véritable Ithaque.
Exposition visible au tiers-lieu Le 21, jusqu’au 29 mars, du lundi au vendredi, de 9h à 17h.
