Guillermo Guiz fait partie de cette génération d’humoristes belges qui «vole le travail des humoristes français», comme il le dit si bien. À 40 ans, il poursuit sa carrière sur les planches avec son nouveau spectacle « Au suivant ».
Guillermo Guiz l'interview :
Comment est né votre deuxième spectacle « Au suivant » ?
Ce deuxième spectacle, intime, introspectif et parle de transmission. J’évoque mon parcours, comment ma génération a reçu certains codes et comment elle essaye de s’en défaire aujourd’hui.
Dans ce nouveau spectacle, vous vous livrez sur votre enfance en révélant des choses liées à l’intime. Pourquoi cette volonté ?
Je viens de fêter mes 40 ans, il ne me reste pas longtemps à vivre (rires). Un jour, un ami m’a dit « Je pense que tu vas mourir vieux », je lui ai demandé pourquoi et il m’a répondu « car tu es déjà vieux ». J’ai toujours été très sincère sur scène, je n’ai jamais voulu me cacher. Ce qui m’a toujours attiré dans le stand-up, c’est que l’on utilise ce matériel de l’intime. Il faut aller chercher dans ses failles, prendre du recul sur soi-même. C’est aussi une manière de sortir de ses traumatismes, de ces névroses, de ses peines ou de ces hontes. Quand le temps a fait son œuvre, qu’il a refermé les plaies, on peut essayer d’en rire.
“Mon spectacle parle plus de transmission que de changement de classe sociale”
Je viens de loin, au sens propre comme au sens figuré. Quand je vois que je suis sur France Inter aux côtés de Juliette Binoche, je me dis « si elle m’avait vu quand j’avais 10 ans » (rires). C’est sûr que je ne suis pas supposé fréquenter ces milieux culturellement élevés. Mon spectacle parle plus de transmission que de changement de classe sociale même si, en filigrane, ça apparaît. Forcément, dans les codes que j’avais à l’époque par rapport au public que j’ai aujourd’hui, il y a parfois un gouffre assez rigolo à exploiter. D’une façon, mon père m’a donné l’occasion de gagner ma vie.
N’est-ce pas difficile de parler avec humour de ces moments de vie que vous avez vécu avec votre père ?
Bien sûr, il y a des blagues qui sont parfois très dures, notamment sur la violence dans mon spectacle. Mais ce qui moi me rend fier, c’est de dire ces choses et arriver à faire rire les gens. J’aime bien écrire pour fédérer les gens avec moi par rapport à ces moments difficiles en parlant d’alcoolisme, de violence. Il y a des gens comme Eddy de Pretto qui, dans leur discipline, arrivent à transcender ce qu’ils ont vécu. Moi, mon art c’est de faire des blagues. Je ne dis pas que j’ai vécu les mêmes mais que chacun exorcise ses démons du passé à sa façon.
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Les auditeurs de France Inter vous connaissent pour vos chroniques dans l’émission de Nagui, La bande originale. Pourquoi être allé vers la radio et que retenez-vous de cette expérience ?
Je faisais de la radio en Belgique avant que France Inter me contacte. Quand j’ai accepté, je ne connaissais pas du tout l’aura qu’avait cette station en France. Assez rapidement, on m’a accueilli chaleureusement. La première année difficile, on intervient dans une émission avec les plus grosses stars du showbiz français. Il a fallu que je m’acclimate car personne ne me connaissait. Mais bon, depuis mon arrivée, France Inter est devenue la première radio de France... C’est forcément lié (rires).
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Quelles sont vos inspirations ?
J’aime beaucoup les Nuls, ça fait parti, de ce qu’on appelle pompeusement « l’humour Canal + »,
ça a façonné mon humour. Ça m’a permis de développer mes goûts, ma palette humoristique et c’est ce qui m’a donné envie de faire ce métier. Sinon, je pense qu’Édouard Baer a vraiment été une source d’inspiration pour moi.
Vous avez commencé à jouer «Au suivant» en 2020, avez-vous pensé à l’après ?
Oh oui j’y pense et j’imagine un agenda complètement vide. Ça fait 10 ans que je fais du stand-up. Je vais peut-être m’accorder une petite pause. Il est possible que je m’arrête un petit moment.
Un spectacle proposé par l'Ombrière
Billeterie à retrouver en cliquant ici
Le samedi 29 octobre, à l'Ombrière. Prix : entre 16 et 27 €.