Émilie Thérond revient à Uzès avec plaisir, elle y a notamment passé une partie de sa scolarité et sa maman y réside. Elle viendra cette fois au Capitole le 28 septembre 2022, pour présenter son dernier film en avant-première : être prof. Dans ce documentaire, la réalisatrice aborde le sujet de la transmission, sujet qui lui est cher depuis son précédent long-métrage, «Mon maître d’école», dans lequel elle avait suivi son ancien instituteur Jean-Michel Burel, alias Bubu dans son quotidien. « être prof, c’est un peu dans la continuité de ce film. J’ai filmé un Bubu dans les Cévennes, alors j’ai voulu voir ce qu’était un Bubu dans le reste du monde », explique la réalisatrice, native d’Alès. Alors qu’elle s’attelle à la tâche, elle rencontre Barthélémy Fougea, le producteur de «Sur les chemins de l’école» qui lui aussi avait ce projet. Très vite, le binôme s’est mis au travail et a effectué un travail d’enquête d’une année.
Des histoires condensées en un film
L’objectif : trouver des enseignants du bout du monde, dans plusieurs pays et ayant de histoires différentes. « Plusieurs critères ont été déterminants, les problématiques, les environnements, les paysages et les envies personnelles », poursuit émilie Thérond. C’est donc au Burkina-Faso, au Bangladesh et en Sibérie que s’est rendue la réalisatrice, auprès de Sandrine, Taslima et Svetlana, trois professeures au cœur du documentaire. L’équipe est alors pleinement immergée, c’était le but, « habiter au plus près des populations ».
Hommage à Jean-Louis Trintignant au cinéma d'Uzès
De cette année de tournage, la réalisatrice en retient des souvenirs indélébiles. Particulièrement touchée par le Bangladesh où elle a rencontré la jeune Tassima, Émilie Thérond se souvient d’une richesse de culture et d’émotions très opposées. « Il y a beaucoup de pauvreté et des conditions d’enseignement extrêmement difficiles mais aussi de profondes valeurs, avec des leçons de vie ». Toujours à propos du Bangladesh, elle raconte comment les équipes enseignantes font face à la mousson et à la montée des eaux. « C’est une réalité. Les écoles-bateaux vont chercher les enfants qui se trouvent dans des endroits très isolés pour leur permettre de recevoir un enseignement ». Elle fait référence aussi à l’école nomade des évenks en Sibérie qui l’a profondément touchée. « J’ai pris conscience de l’importance de l’enseignement, comme un don de soi ». être prof, une belle leçon de vie.