Le mercredi 11 mai 2022, dans l’une des salles du centre d’activité de l’Université populaire de l’Uzège (UP), l’ambiance est particulièrement studieuse. Pendant que les grands prennent des notes et se passionnent pour le cours donné par Valérie Van Lotrigen et Claire Malarte-Feldman, les petits s’amusent avec des Lego, dessinent, regardent des dessins animés ou font leurs siestes dans des positions improbables sur les sièges. Il s’agit du premier cours de français à destination des réfugiés ukrainiens offert par l’UP. Une jolie façon d’aider à leur intégration par la langue, une étape qui paraît essentielle.
Validation des acquis
Une petite quinzaine de personnes s’étaient réunies autour de ces professeurs bénévoles, des adultes mais aussi des adolescents et des enfants, même si ces derniers ne sont pas particulièrement attentifs. Les participants venaient d’Uzès, d’autres de Lussan, de Collorgues ou encore de Saint-Quentin-la-Poterie. Les autres arrivants sont également conviés à se présenter à ces cours.
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Les deux lycéens ukrainiens Anastasia et Serhii, arrivés avant le début du conflit et qui étudient depuis quelques mois au lycée Charles-Gide d’Uzès, étaient aussi présents. La jeune fille, qui parcourt depuis près d’un an les couloirs de l’établissement, a été d’une grande aide durant ce premier cours à l’UP. Elle a fait le lien entre les réfugiés et les professeurs grâce à ses talents d’interprétariat et son niveau de français tout à fait impressionnant. Tout comme son compatriote Serhii, Anastasia est en classe de seconde. Ils ont tous les deux passé le 12 mai, le Delf (Diplôme d’études en langue française) afin de valider leurs acquis linguistiques. Les résultats de cet examen national devraient arriver dans les prochaines semaines.
Apprendre les fondamentaux
Dès le début du cours, les bases du français sont attaquées. D’abord, l’alphabet latin, différent de cyrillique utilisé en Ukraine.
Puis, les étudiants sont entrés dans le vif du sujet avec l’apprentissage des auxiliaires être et avoir. Ils ont aussi appris à se présenter et à différencier le féminin du masculin. Une étape importante pour apprendre à construire une phrase. Ce premier cours visait surtout à prendre la température de la classe et à déterminer les attentes des réfugiés.
Lors du cours du mercredi 18 mai 2022, Valérie Van Lotrigen et Claire Malarte-Feldman ont d’abord souhaité revoir les fondamentaux avant de proposer un cours thématique sur l’art de faire ses courses avec tout le vocabulaire nécessaire. Et quoi de mieux que des jeux de rôles pour s’exercer, en particulier lorsqu’il met en valeur l’un des emblèmes de la France : la boulangerie. Les élèves ont également pu découvrir le vocabulaire lié à la poste et des fiches mémo leur ont été distribuées.
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Ces cours s’adapteront au rythme d’apprentissage des réfugiés et se font dans une ambiance joyeuse et douce, sans aucune pression. Les deux professeurs bénévoles prévoient également de proposer du soutien scolaire pour les enfants scolarisés sur le territoire de la Communauté de communes du Pays d’Uzès. Elles ont également insisté auprès des réfugiés afin qu’ils s’imprègnent de la langue française au quotidien, grâce à leur environnement : en regardant la télévision, en écoutant la radio, en lisant les étiquettes au supermarché ou les panneaux d’affichage. Bref, en vivant leur vie de tous les jours.
L’objectif de ces cours : montrer que le français, qui a la réputation d’être compliquée, peut être une langue abordable et facile à apprendre.