Lors des fortes précipitations dans la région en 2002, un aven s’est ouvert sur le bord de la route Lussan-Verfeuil. Le puits d’entrée, profond d’une quarantaine de mètres, n’a malheureusement pas été complètement exploré. En effet, toutes les tentatives d’explorations ont été compromises par la présence dans «l’aven Bruguier» d’un gaz naturel, le dioxyde de carbone (CO2). Ce gaz présent dans l’air peut être dangereux voire toxique en forte proportion. Avec le changement climatique et surtout le déficit hydrique en conséquence, il y a une forte augmentation de ce gaz au fond des gouffres. C’est un phénomène observé dans les garrigues mais aussi un peu partout sur le territoire français.
Un exercice du SSF30
Dernièrement, un exercice grandeur nature a donc été organisé à Lussan sous l’égide du Spéléo secours français du Gard (SSF30) qui est une association affiliée à la Fédération française de spéléologie. Cette association, agréée par la Sécurité civile, effectue des sauvetages dans les cavités naturelles ou artificielles. Le SSF30 porte secours à la demande de la préfecture en coordination avec les moyens de secours des pompiers SDIS30.
Ces équipes ont plusieurs spécialités : l’évacuation, la gestion des sauvetages, l’assistance aux victimes, la transmission, la désobstruction, la plongée, le pompage et la ventilation. C’est dans le cadre de ces exercices annuels que cet entraînement a eu lieu à Lussan en accord avec la mairie. Depuis quelques années, les spéléologues sont confrontés à une hausse importante du taux de CO2.
La technique de ventilation utilisée à Lussan avait pour objectif de rendre la cavité accessible sans danger aux sauveteurs. De plus, une opération de dépollution du site a été menée en même temps que l’exercice technique.
Par l’intermédiaire d’un ventilateur surpuissant, une grande quantité d’air frais a été injectée dans le gouffre. La surpression, donnée par le ventilateur, bloque la détente du gaz toxique et celui-ci sort de la roche. Les spéléologues ont pu constater que le taux de gaz baissait rapidement jusqu’à devenir sans danger pour les organismes du personnel sous terre. À partir de ce moment-là, on peut permettre l’intervention des sauveteurs.
Une randonneuse de 54 ans chute dans le lit d'une rivière à Lussan
Une dépollution conjointe
C’est la première fois qu’un exercice d’évacuation de victime est organisé en mettant en œuvre toute la logistique technique liée au phénomène de la montée du taux de gaz dans les cavités. Un exercice particulièrement utile car il va permettre une dépollution de l’aven qui sera menée conjointement avec le soutien de la mairie de Lussan et ses services techniques. Le site sera également protégé car le gouffre profond d’une quarantaine de mètres est facilement accessible. Après cet exercice grandeur nature organisé par Jean-François Perret, conseiller municipal et membre du Spéléo secours français, le site sera sécurisé incessamment par le personnel communal avec l’installation de clôtures.