Cela faisait longtemps que les syndicats et les citoyens n’avaient pas battu le pavé dans la cite ducale. Le mardi 7 février, plus de 300 personnes se sont réunies devant la mairie d’Uzès pour exprimer leur mécontentement face à la réforme des retraites, présentée actuellement à l’Assemblée nationale. Cette mobilisation s’est décidée la semaine passée, dans le bus menant les manifestants à Nîmes.
Toutes les générations réunies à Uzès
Dans le cortège, en plus de l’intersyndicale et de représentants politique (Parti communiste, LFI et PS notamment), de nombreux métiers et catégories sociales étaient déclinées.
“On essaye d’exister localement. Ça permet à des personnes qui ne peuvent pas se déplacer jusqu’à Nîmes de se mobiliser et de montrer leur mécontentement”
Au départ de la manifestation, pancartes dans les mains, Brigitte et Roger, travaillant toutes les deux au centre hospitalier d’Uzès, confient le besoin d’être présentes pour les générations futures. « Soyons honnêtes, notre retraite à nous n’est pas loin, on fait ça pour nos enfants. Je refuse qu’ils travaillent jusqu’à 65 ans », exprime Roger. « Et il faut penser à ceux qui ont des études longues aussi. À quel âge vont-ils partir ? », complète Brigitte.
Derrières elles, Antoine, lycéen, témoigne de l’importance de participer à cette mobilisation. « Je pense que cette réforme concerne toutes les personnes. On a décidé hier soir avec quelques amis de venir. Avec l’ensemble des générations représentées, le message est d’autant plus fort ».
“Je n’imagine pas aller travailler jusqu’à 64 ans”
« On veut le retrait de la réforme Borne/Macron et ont voit que la majorité des Français est contre », lance Catherine Legrand, animatrice La France insoumise en Uzège et candidate Nupes aux dernières élections législatives.
Réforme des retraites : 59 Uzétiens en direction de la manifestation à Nîmes
À quelques pas, Elhamra et Nisrine, deux infirmières scolaires, manifestent pour la première fois et sont accompagnées du fils de Nisrine, «futur résistant dans l’âme», dans une poussette, un flyer à la main. « Je n’imagine pas aller travailler jusqu’à 64 ans, commence Elhamra. Je n’ai jamais manifesté mais là, on touche à des valeurs importantes que j’ai envie de défendre. Arrivée à la retraite, j’aimerai réaliser d’autres choses, contribuer à la société, m’investir dans l’associatif ». « On est dans des métiers du soin, le soin de autres, le soin de soit. Arrivée à un certain âge, je ne suis pas sûre que ça soit aussi qualitatif », ajoute Nisrine.
Une nouvelle manifestation le 11 février
Enfin, en tête de cortège, Philippe Alby, secrétaire de l’Union locale CGT Pays d’Uzès, se dit heureux de voir un tel engouement. « Ça fait longtemps qu’Uzès n’avait pas répondu autant à l’appel. C’est important de montrer qu’ici aussi on se mobilise. Si je me fie aux données que l’on reçoit, sept français sur dix se disent contre cette réforme. Alors on doit se mobiliser, faire du bruit, dire stop et espérer que le mouvement ne s’essouffle pas », analyse le représentant.
Réforme des retraites : des actions prévues à Uzès
Après leur tour de ville (mairie, cathédrale, fenestrelle, lycée) les manifestants ont été conviés à se joindre à la mobilisation prévue à Nîmes à14 h. Un bus affrété par les syndicats est notamment parti de La Poste à 13h pour rallier la manifestation nîmoise.
À Uzès, un deuxième cortège est prévu samedi 11 février, à 10h, depuis la mairie.
