Jean-Louis Trintignant n’est plus. Mais sa présence plane à Uzès, au-delà même dans tout le territoire. Territoire qu’il aimait tant et dont il s’était rapproché il y a plusieurs décennies. L’homme discret habitait Collias et outre sa carrière prestigieuse qu’il avait embrassée jeune, se plaisait au côtés des vignerons. Il y a 38 ans, une rencontre avec Bertrand Cortellini a été déterminante tant pour l’un que pour l’autre. «La première fois, c’était chez des amis en commun que nous avions à Collias», se souvient le vigneron.
Passion pour le vin
De discussion en discussion, les deux hommes sympathisent et se découvrent une passion commune pour le vin. «C’est un sujet qui l’intéressait beaucoup. Son propre grand-père était vigneron», poursuit Bertrand Cortellini. De cette rencontre, née un joli projet, point de départ d’une relation indéfectible. En effet, en 1996, ils achètent ensemble une propriété située sur la commune de Saint-Hilaire-d’Ozilhan et en 1997, ils ont le plaisir de vinifier une petite partie de leur récolte sous le nom de Rouge Garance. «Il s’est associé au projet avec plaisir. Il a acheté quelques vignes. Les premières années, il participait aux assemblages. C’était son élément. Il nous disait qu’il aurait pu devenir vigneron». En 1999, grâce à l’agrandissement de la cave pouvant ainsi accueillir la totalité de la propriété, une nouvelle aventure commence avec la production de cinq cuvées.
Bien plus qu’une passion qui les liait, c’est une amitié précieuse qui dépassait le vin. «C’est une des personnes que nous avons vues le plus ces dernières années». Au-delà de l’amitié qui les unissait, Bertrand Cortellini décrit un homme inspirant et d’une gentillesse extrême, altruiste. «Il s’intéressait aux autres et tirait les gens vers le haut. Toutes les personnes qui se rendaient au caveau appréciait le personnage, son histoire». Jean-Louis Trintignant aimait ce territoire et avait fait le choix d’y vivre. Il avait participé à la vie locale uzétienne, notamment avec ses lectures au Parefeuille, devenue La librairie de la place aux Herbes. Aussi, il était aussi très attaché au Capitole d’Uzès. «Je n’ai jamais été déçu un seul jour quand j’étais avec lui». Un collège de la ville porte aussi son nom, dans le quartier de Mayac. Il manquera à la région et laisse un vide immense.
À tous ses proches, le Républicain d’Uzès et du Gard adresses ses condoléances les plus affectueuses.