Ils étaientune vingtaine sur les 35 professeurs de l’enseignement professionnel du Lycée des métiers d’art Charles-Gide à participer au mouvement lancé par l’intersyndicale de l’Éducation nationale, mardi 18 octobre, afin de protester contre la transformation de la voie professionnelle prévue par le Gouvernement.
“C’est vraiment un retour en arrière par rapport aux fondements de l’enseignement professionnel”
Une journée qui coïncidait avec la mobilisation interprofessionnelle en faveur d’une hausse des salaires et contre les réquisitions de grévistes dans les raffineries.
Troisième transformation en dix ans, un trop-plein de réformes
Les enseignants uzétiens rappellent que cette réforme est la troisième en dix ans et qu’elle « met gravement en danger la formation des élèves ».
Cette transformation prévoit d’augmenter les heures de formation en entreprises pour les CAP et les bac pro, réduisant par conséquent celles passées en classe. « Cela représente presque une année scolaire en moins pour des élèves parfois en grande difficulté », estiment les profs, qui redoutent aussi la suppression « d’un poste d’enseignant sur dix ».
Une mesure irraéliste
De plus, ils estiment que cette mesure est irréaliste car elle demande encore plus d’implication de la part des entreprises accueillant les élèves. Ils dénoncent aussi la proposition d’autonomie locale des établissements pour le choix des enseignements et de leurs horaires, «ce qui conduit à un abandon de la valeur nationale des diplômes». Enfin, l’ouverture/fermeture des formations en fonction des besoins des bassins d’emploi locaux fait craindre «un abandon des missions de l’école de la République et de l’égalité des chances».
Piquet de grève à l'ITEP des Garrigues de Sanilhac-Sagriès
« C’est vraiment un retour en arrière par rapport aux fondements de l’enseignement professionnel et de son idéologie d’émancipation », soupire l’un des professeurs grévistes. Il rappelle que les matières générales permettent de «former des citoyens» et que « la partie formation en classe est tout aussi importante afin d’être apte en entreprise et de pouvoir plus tard être mobile » pour former à un métier et pas seulement l’emploi pourvu pendant l’apprentissage.
Les mobilisations seront probablement reconduites, « d’autant plus qu’il y a un silence total de la part du ministre de l’Éducation nationale ».