Premier conseil municipal de l’année pour les élus uzétiens, une réunion marquée par le débat d’orientations budgétaires, qui annonce le vote du budget lors de la prochaine session. Thierry de Seguins-Cohorn, adjoint en charge des finances, a présenté le rapport dans ses détails, rappelant d’emblée le contexte inflationniste du pays avant d’entrer dans le vif du sujet.
Les PV font recettes
En 2022, les recettes de fonctionnement se sont établies à la hausse à hauteur de 14 237 043 €, contre 13 399 858 € en 2021. La section a donc progressé de 6,24%, ce qui permet de compenser l’inflation 2022. Une hausse qui s’explique notamment par une forte augmentation des recettes de stationnement en hausse de 92 000 € (dont 30% est reversés au concessionnaire QPark). Quant aux recettes issues des forfaits post-stationnement, comprendre les PV, elles sont aussi en nette augmentation : +14% par rapport en 2021, soit 20 222 €. Enfin, la météo favorable de l’été dernier a attiré les nageurs à la piscine municipale qui a connu une belle fréquentation, entraînant une augmentation du nombre d’entrées soit un supplément de 14 058 €.
Côté dépenses de fonctionnement, la Mairie conclut l’exercice 2022 à hauteur de 9 791 024 €, soit une progression de 2,7% malgré l’inflation. Un chapitre notamment impacté par les charges de personnel. De plus, alors qu’elle s’attend à un surcoût de 640 000 € en 2023, la Municipalité a expliqué ne pas avoir subi l’envolée des prix de l’énergie en 2022, le marché public ayant été établi avant la crise énergétique. Les recettes d’investissement en dotations et fonds divers s’élèvent à 4 916 759 € à quoi il convient d’ajouter 533 499 € de cessions d’immobilisation, somme de ventes diverses. Quant aux dépenses d’équipement, elles traduisent toujours « la forte politique d’investissement de la Commune » et s’établissent à 5 261 940 €.
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L’encours de la dette connaît, depuis 2017, une baisse de 3 744 144 €. « En 2022, la capacité de désendettement a atteint un niveau historiquement bas, en passant sous le seuil des trois ans ».
C’est dans ce contexte que les orientations budgétaires pour l’année en cours ont été établies. Au programme, « la poursuite de la politique de non-augmentation des taux d’imposition, un maintien d’un niveau d’investissement élevé et un niveau d’autofinancement important, mais moins compte tenu du contexte économique ». Ainsi, les recettes de fonctionnement du budget primitif 2023 seront notamment portées par les impôts et taxes, pour un peu moins de 10 millions d’euros. La Mairie s’attend notamment à une légère hausse des taxes foncières. Concernant les dépenses, elles seront évidemment plombées par le surcoût des dépenses d’énergie mais également des frais de personnel, à hauteur de 4 900 000 €.
Côté dépenses d’investissement, la Mairie prévoit 7,1 millions d’euros avec plusieurs grands volets comme la phase 3 du groupe scolaire Jean-Macé, la réhabilitation de l’ancien Évêché ou la rénovation du complexe sportif Rancel. En outre, une fontaine sera prochainement installée place d’Austerlitz et des fouilles devront être réalisées autour du Duché, en prévision des travaux. Des projets qui ne seront pas entièrement autofinancés et qui seront certainement soutenus par l’État, la Région ou le Département. La Municipalité est encore en attente de retours des différentes commissions d’attribution.
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Enfin, aucune variation du prix de l’eau ou de l’assainissement ne sont à prévoir et des travaux devraient se focaliser notamment sur le réseau autour du chemin du Pas-du-Loup. Pour la majorité, l’année 2023 démarre donc sous de bons auspices, avec un budget conséquent pour les investissements mais également la promesse aux associations de maintenir les subventions.
À contre-courant de l’urgence climatique ?
Après cette élogieuse présentation, la parole a été donnée aux élus de l’opposition. Christophe Cavard s’est d’abord illustré en évoquant l’inaction climatique. « On parle du contexte économique, mais je ne vois pas où l’on parle des enjeux climatiques évidents. C’est dommage, surtout dans l’air du temps. On pourrait être une collectivité innovante, être force de propositions sur le sujet et anticiper avec des bâtiments moins énergivores ». Un sujet repris par Simon Subtil, qui a frontalement attaqué le premier édile. « Quand j’ai lu ce rapport, j’ai hésité entre deux mots, epsilon et néant. Soit c’est "après moi le déluge", soit c’est un déni de réalité ». Malgré tout, Simon Subtil a salué la bonne santé financière de la commune et l’excellent travail de celui qu’il a surnommé « Super Seguin ».
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En outre, Christophe Cavard s’est inquiété de la fermeture de classe annoncée à Jean-Macé. « Les jeunes parents, ceux qui vont mettre leurs enfants à l’école, ne peuvent plus se loger à Uzès. Que pouvons nous leur offrir ? Ça aussi ça devrait se retrouver dans les budgets ». Une interrogation qui fait également écho aux propositions maintes et maintes fois soutenues par Simon Subtil et Lydie Defos du Rau de créer de nouveaux impôts pour les logements vacants et les résidences secondaires. « La ville est inaccessible aux classes moyennes », a conclu le conseiller municipal, avant que Jean-Luc Chapon ne ferme le débat d’orientation budgétaire. La suite au prochain épisode, le mardi 21 mars, avec le vote du budget 2023.
Le réglement local de publicité enfin approuvé
C’est un projet qui tient à cœur à Jacques Caunan : le règlement local de publicité a été approuvé et prévoit notamment l’interdiction de la publicité et pré-enseignes sur les murs en pierre. « Fini les banderoles au parking du Refuge », indique l’élu en charge du dossier. Cette mesure encadre aussi la publicité lumineuse à l’intérieur des vitrines.
Un projet qui aura su faire réagir Simon Subtil. Outre le regret de ne pas voir mis en place une taxe visant à réduire l’impact des publicités ou encore une question concernant les emplacements réservés à l’affichage d’opinion et des associations sans but commercial, l’opposant a proposé un traitement avec charte graphique commune pour les pré-enseignes, avec des couleurs communes, en fonction du commerce. « On appelle ça la soviétisation », a répondu le maire avec contrepartie, suivi par l’adjoint en charge de l’environnement et du cadre de vie. « Concernant les panneaux d’affichage libre, il y en aura 17m2 », promet Jacques Caunan.
Les autres points votés lors du conseil
Fabrice Verdier, adjoint en charge de la communication et des sports, a présenté la convention permettant à l’entreprise Philippe Vediaud publicité d’installer et de gérer du mobilier urbain neuf. Ainsi, 16 mobiliers d’information municipale dits « sucettes », deux abris-voyageurs et deux écrans numériques sur mât vont être remplacés. Sur l’esplanade, l’actuel panneau lumineux sera remplacé par une installation dernier cri et un autre écran sera placé au parking du Refuge. L’entreprise Philippe Vediaud reversera une redevance annuelle à la Municipalité de 7 000 € minimum. La durée du contrat est de huit ans.
La future phase de travaux de l’ancien Évêché était également à l’ordre du jour. De nombreux travaux, dont la création d’un ascenseur, sont prévus pour un montant prévisionnel de 2 120 609 € TTC. Le Conseil a autorisé le Maire à demander des subventions auprès de l’État/Drac (32%), de la Région (16%) et du Conseil départemental du Gard (6%). Si l’ensemble de ces demandes sont acceptées, la part communale pour ce projet s’élèverait à 812 597 €.
Autre sujet abordé, le bilan de la concertation de la déclaration du projet secteur Pompidou où seront prochainement implantés la future piscine couverte, l’école Sainte-Anne et un parking. Un registre était mis à la disposition du public à la mairie mais personne n’en a profité... Personne sauf Jérôme Maurin, conseiller d’opposition, qui s’est dépêché d’écrire quelques lignes durant le tout dernier jour. Face à ce qui pouvait ressembler à une absence totale d’intérêt du grand public pour ce projet, Bernard Poissonnier, adjoint en charge de l’urbanisme, a indiqué que 169 personnes avaient consulté la page dédiée sur le site de la mairie.
Enfin, « Jacques Caunan, spécialiste moutons », comme l’a appelé Jean-Luc Chapon, a présenté la demande de Clément Leboucher qui souhaiterait reprendre la parcelle d’éco-pâturage située en forêt communale d’Uzès. Le Conseil a validé cette requête et l’éleveur d’ovins et de caprins pourra bénéficier à titre gratuit et pour un an d’un contrat de prêt d’usage sur cet espace naturel de 181ha.