Ils travaillent ensemble. Pyrus, jeune berger allemand, et l’adjudant-chef Michael Maurin font, depuis début mars, partie de l’effectif du centre de secours d’Uzès. Pompier professionnel depuis 2002, Michael Maurin a passé une quinzaine d’années à Nîmes puis quatre ans à Lédignan. Il est conducteur cynophile, ou cyno 1, depuis novembre 2021. Une formation qu’il a passé avec son chien. « Nous passons notre brevet ensemble, si l’un ne passe pas, l’autre non plus », sourit le pompier, qui vient compléter l’effectif de professionnels, où un poste était vacant depuis plusieurs mois. Le centre de secours compte ainsi 15 professionnels, trois encadrants, une assistante et 85 sapeurs-pompiers volontaires.
Condamné pour violences orales sur les pompiers du Gard
Pyrus est spécialisé dans la recherche de personnes. Si les chiens de gendarmerie font du pistage, c’est à dire qu’ils flairent une odeur identifiée, les chiens pompiers font du questage. « Il recherche des odeurs d’être vivant dans un zone donnée », explique son maître. L’équipe intervient lorsqu’il y a « péril de la vie » ou pour « lever le doute », dans le cas d’un accident par exemple, où il faut confirmer qu’aucune autre victime se trouve à proximité. « Nous avons travaillé du côté des Cévennes, de Nîmes et de Saint-Bonnet-du-Gard. Pour l’heure, nous n’avons pas encore cherché dans un secteur où se trouvait une personne ».
Le chenil de Pyrus a été installé dans la cour de la caserne. « Mais il n’est présent que lorsque je le suis. Le reste du temps il est à la maison avec moi », précise l’adjudant-chef Michael Maurin.
Les spécialités du centre de secours
Plusieurs personnels de la caserne sont affectés à des services spécialisés départementaux. « Nous pouvons être réquisitionnés pour des interventions dans tout le Gard », précise le lieutenant Chambonnet, adjointe au chef de centre.
Le lieutenant Chambonnet fait en effet partie du service RSH, risques chimiques, avec un autre membre des pompiers d’Uzès. Cette section intervient en cas de risque chimique ou technologique, mais aussi pour les dépollutions. « Il ne s’agit pas seulement d’accidents industriels, cela peut par exemple concerner un accident avec une cuve qui se renverse sur la voie publique. Il faut alors intervenir pour poser des barrages, éviter la propagation de la pollution. Nous sommes là pour rechercher la source de la fuite, qu’elle soit solide, liquide ou gazeuse, la stopper et mettre la population en sécurité le cas échéant ». En revanche, dans le cas d’une pollution qui a été contenue, il revient ensuite à l’exploitant de gérer selon le principe du pollueur-payeur. Ce service intervient aussi pour les pollutions de nappe, en étroite collaboration avec les nautoniers (ou UOS nautiques), qui conduisent les embarcations.
Deux personnels du centre de secours font aussi partie du Grimp (Groupe d’intervention en milieux périlleux). Ce service est déployé dans les situations où les équipes ne peuvent pas accéder. « Cela peut par exemple être pour un randonneur, dans un endroit inaccessible des gorges du Gardon », cite le lieutenant Chambonnet. Travail sur corde, brancard plus léger et même recours à un hélicoptère de la Sécurité civile ou de la gendarmerie, le Grimp est équipé pour les situations complexes. « Ils permettent de secourir les personnes dans de meilleures conditions », résume l’adjointe au chef de centre.
Plus de 2000 interventions pour les pompiers d'Uzès en 2023
Deux pompiers en Turquie avec l’escrim
Deux pompiers professionnels faisant leurs gardes volontaires à Uzès sont partis avec l’Escrim (Élément de Sécurité civile rapide d’intervention médicale) après le séisme en Turquie. Cette unité spécifique au Gard est unique en France et travaille en collaboration avec la Sécurité civile. Des pompiers sont venus de tout le pays pour renforcer les Gardois afin de mettre en place un service le plus complet possible avec chirurgiens, anesthésistes, infirmiers, logisticiens...
Elle permet de déployer un hôpital de campagne de 1 000m2 avec bloc d’accouchement, deux blocs opératoires, laboratoire et pharmacie. Lancée le 12 février 2023, la mission de l’Escrim est officiellement terminée et les opérations de « colisage » sont en cours pour renvoyer le matériel qui ne reste pas sur place.
Le centre de secours d’Uzès a obtenu un nouveau véhicule ambulance. Au total, la caserne d’Uzès dispose de trois véhicules de secours et d’assistance aux victimes, une échelle aérienne, un véhicule de feu urbain, un véhicule mixte feu urbain/désincarcération, quatre véhicules feux de forêt dont un lourd, deux véhicules mixtes commandement/interventions diverse, un véhicule d’interventions diverses et une embarcation.
