Les cours de latin ont pris une tournure originale jeudi 2 février 2023. La halle des sports du collège Jean-Louis-Trintignant s’est transformée en arène pour une présentation de combat de gladiateurs et les élèves latinistes de 4e et de 3e étaient invités au spectacle. C’est la société Acta, basée à Beaucaire, qui assurait cette reconstitution, pour le plus grand plaisir des adolescents qui se sont pris au jeu. Plus tôt dans la journée, les latinistes ont pu s’essayer à l’archéologie expérimentale, au théâtre romain antique ou encore se mettre dans la peau de gladiateurs en apprenant quelques techniques de combat. « Les élèves ont pu soupeser de vrais équipements de gladiateurs et s’entraîner avec des armes factices pour apprendre les postures de base », indique Marie Caplanne, professeur de lettres classiques, à l’initiative de ce projet. Pour elle, ces activités permettent de maintenir l’attractivité de ces enseignements en option. « C’est par ce genre de manifestation que l’on fait vivre les langues mortes auprès des élèves, souligne Marie Caplanne. J’essaye de rendre les latinistes visibles. Ils mettent des toges et on organise des jeux romains dans la cour. On fait aussi du bricolage. On a fait un buste d’empereur en papier mâché ». On est bien loin des déclinaisons qui ont traumatisé des générations de latinistes.
Inauguration au collège Lou-Redounet d'Uzès
Au collège Trintignant, sur l’ensemble des effectifs de 4e et de 3e, seule une petite quarantaine d’élèves ont choisi de s’intéresser à la langue morte, à l’image d’Emma Gomis, élève en 4e. « J’ai voulu faire cette option car je voulais apprendre d’où viennent les mots que l’on utilise en français. Ça me plaît, je ne regrette pas, sourit la jeune latiniste. Je suis un peu dégoûtée car je ne pourrai pas faire de latin l’an prochain car je prends une autre option en lien avec mon futur métier ».
Tordre le cou aux idées reçues
Une intervention qui s’est plutôt bien passée, d’après les salariés de l’entreprise Acta, spécialisée dans le reconstitution de combats historiques. Chaque année, cette société intervient auprès de plus de 20 000 collégiens et lycéens afin de les sensibiliser à la recherche. « On souhaite montrer aux élèves qu’il y a d’autres voies et que l’on peut s’appuyer sur des faits pour mieux appréhender certains sujets historiques, explique Brice Lopez, gérant d’Acta. Nous apportons aussi un soutien à l’enseignement des lettres classiques et de l’histoire antique. Les élèves sont généralement réceptifs à ce genre d’activité où ils sont acteurs».
Uzès : un soutien gagnant-gagnant entre lycéens et écoliers
Le point d’orgue de cette journée fut donc le combat de gladiateurs entre un mirmillon et un trace. En guise de préambule, celui qui a fait office d’arbitre durant l’affrontement a d’abord tenté de combattre quelques idées reçues, souvent véhiculées par le cinéma. « La gladiature, c’est avant tout un spectacle où chacun a son rôle. Il y a le teigneux et le gentil, acclamé par la foule. Il était extrêmement rare que les gladiateurs meurent. Le sang giclait, les gladiateurs étaient blessés, mais ils rentraient aussi chez eux le soir. C’était de vrais superstars. À côté, les joueurs de football, c’est rien du tout », a-t-il détaillé avant de revenir sur les règles et les différents types de combattant ou encore leur statut à Rome.
Après une longue introduction historique, le combat a commencé. Les latinistes étaient invités à encourager leurs gladiateurs favoris. La conclusion d’une belle journée qui a permis de mettre en application les enseignements vus en cours.
